L’architecte marocain Abdellah Sellami a signé, ici, une œuvre radicale et sensible, pensée pour des amateurs éclairés mais ancrée dans la réalité du quotidien. Nichée au creux d’un quartier résidentiel bruxellois, elle réinvente les codes de l’habitat urbain. Derrière sa façade, volontairement discrète, teinté d’un noir profond, presque minéral, elle déjoue les attentes. Dans ce refuge contemporain, le design et la nature communiquent avec une rare fluidité. L’espace, volontairement ouvert, est sans cesse reconfiguré par la lumière, les pièces d’art et la nature environnante. Et le jardin, prolongement de l’œuvre, composé de bosquets denses et d’une clairière graphique, a été conçu par le paysagiste Gaëtan Barbé (Parlons Jardins). Il ne se contente pas d’envelopper la maison : il la prolonge, il l’amplifie.
A l’intérieur, sur le mur de l’entrée, une œuvre circulaire de Delphine de Saxe-Cobourg, de la série Love, réalisée sur commande. Devant la baie vitrée, une sculpture de Bernar Venet en acier Corten. Dans le petit salon, table basse de Christian Liaigre et photo de Reka Nyari.
Les pièces de jour, regroupées à l’étage, sont scandées par des différences de niveaux. Conjuguant jeux de contrastes chromatiques, adoucis par une palette subtilement dosée, et continuité stylistique, la maison s’affirme par ses partis pris esthétiques : des bleus canard intenses et des rouges tomate ponctuels signent le fil conducteur. Chaque espace est pensée comme une galerie intime et le mobilier raconte un demi-siècle de design moderniste, avec des pièces rares comme le fauteuil Alky de Giancarlo Piretti. Les luminaires de l’éditeur Flos, sélectionnées chez InStore encadrent des canapés de Christian Liaigre. Les tissus et papiers peints ont été choisis par le décorateur parisien Stéphane Poux, chez Elitis et Pierre Frey… tout participe à l’harmonie sensorielle du lieu. Au sol, les tapis dessinés, sur mesure, par Sabine de Gunzburg (S2G Design), composent de véritables œuvres textiles, intégrées au lieu.
Avec un choix unique de textures, de couleurs et de meubles patiemment chinés, sélectionnés avec rigueur et sens, cette maison d’auteur a été pensée comme un écrin pour les collectionneurs qui l’habitent. Le salon, la salle à manger, la cuisine et même l’escalier, véritable colonne vertébrale du volume, soulignée par un totem de 4,50 m de hauteur en bois brûlé de Maxence de Bagneux et descendant vers la partie nuit, forment une scénographie fluide. Tous les éléments et les détails racontent une passion assumée pour le beau et l’iconique, expriment une élégance maîtrisée, sans démonstration. Le salon principal accueille un canapé, de 4,50 m de long, signé Christian Liaigre, sous trois peintures vibrantes de Fabienne Verdier, réinterprétant la calligraphie chinoise. En toile de fond, le papier peint à effet de matière (Elitis) donne le ton. La table basse circulaire, aux accents seventies, intègre un mini bar réfrigéré, avec un porte-plantes se transformant en rafraîchissoir à bouteilles, une création de Massimo Papiri pour Mario Sabot, dans les années 1970. A gauche, les tables ovales proviennent de la Compagnie des jardins.
Le salon central accueille un fauteuil Barcelona, création Mies van der Rohe, chez Knoll International, en version vintage et cuir patiné. A gauche, le modèle Egg, accompagné de son repose-pied, création d’Arne Jacobsen et version anniversaire 150 ans, éditée par Fritz Hansen, avec piètement en bronze mat, houssé de peau brute et lisse, qualité Grace, offre sa texture particulière. Dans la cuisine, aujourd’hui cloisonnée, aménagée dans l’appartement de la nourrice des enfants des anciens propriétaires, les chaises et la table, modèle Tulip d’Eero Saarinen, composent le coin repas. La partie technique, très fonctionnelle, a été aménagée, autour d’un vaste bloc îlot, par Dovy avec un plan de travail en granit poli brillant. Dans le jardin, les cactus en fer d’Orenzo offrent leurs lignes colorées et chandelles graphiques. Sur le meuble mural, autres sculptures métalliques, déclinant le modèle Ten d’Orenzo.
Surprise à l’étage inférieur ! Il accueille la partie nuit, creusée dans la pente du terrain, avec quatre chambres, dont une suite parentale avec dressing, une salle de bain en Corian et béton lissé et deux autres très sobres et élégantes. Un bureau complète le volume ouvert sur le patio. Le cœur de l’espace se compose d’un bassin de nage, à l’ambiance méditative. Le jardin japonais planté de bambous, de camélias, d’érables nains et d’érables pourpres, repose sur un sol nappé de copeaux de schiste. Accessible depuis les chambres, la piscine intérieure prolonge son volume vers l’extérieur, dans un esprit de transparence. Partiellement vitré, le spa reflète la lumière naturelle et s’inscrit dans une mise en scène où écureuils, perruches voire renards complètent un tableau quasi bucolique. Le paysage feutré a été conçu comme une respiration végétale. Devant la piscine, tabourets Barcelona, création Mies van der Rohe chez Knoll International.
A l’extérieur, les trois terrasses étagées composent des salons à ciel ouvert. Le mobilier extérieur a été choisi avec le même soin que pour l’intérieur, par La Compagnie des Jardins : canapés Ninix de Royal Botania, fauteuils MBrace de Dedon, poufs Nomad de Tribu, fauteuils AA intemporels, en toile verte, luminaires de chez Dôme, ou encore banc en béton brut signé Wolfgang Bregentzer. A noter, également (notre photo), la longue table extérieure et ses bancs en métal noir perforé, dessinés par Jean-Paul Kala. Plus loin, installés sur la terrasse en partie couverte, les fauteuils Frida en bois et corde de Vincent Sheppard sont accompagnées d’échelles nubiennes ramenées de voyage et montées sur socle.
Les ambiances, mixant plaisir de la convivialité et de la contemplation, complétant les espaces végétalisés, en limite de parcelle, se laissent deviner, depuis le fond du jardin, proposant des espaces de vie en écho à l’architecture d’intérieur.
Côté rue, on entre par le rez-de-chaussée pour découvrir immédiatement un monde à part, dénué de cloisonnements rigides : toutes les pièces de vie communiquent entre elles, offrant une continuité visuelle et sensorielle. Le regard traverse l’espace, happé par les perspectives ouvertes sur les terrasses et le jardin, qui s’exposent comme des tableaux mouvants. Ces vues cadrées sur l’extérieur transforment les saisons en spectacle permanent. Alors que les propriétaires s’apprêtent à ouvrir un nouveau chapitre, à l’étranger, ils ont choisi de confier la vente de leur maison à Christie’s International Real Estate Belgium — une adresse qui traduit l’exception du lieu. Car plus qu’une maison, c’est ici un art de vivre qui est proposé : une immersion totale dans un monde de création, de beauté, et de silence au milieu des arbres et des fleurs.