Le Brussels Design Market… un lieu unique en son genre

C’est toujours le plus grand marché de vintage européen qui présente des pièces emblématiques signées par de grands noms du design mais aussi des productions de designers anonymes dénichées et sélectionnées par l’œil de professionnels et plus de 100 marchands. Cette année, il s’est déroulé, les 18 et 19 mars, et a investi, comme l’année passée, la Gare Maritime, à Tour & Taxis, un bel écrin, parfaitement restauré avec des matériaux durables comme le bois et des panneaux solaires. Une trentaine de nouveaux exposants dont des spécialistes de Rouen, en France, et 6 représentants du design actuel tchèque ont participé à cette édition, qui a aussi mis en lumière le design des années 1980… où les italiens ont excellé !

Traduction | Céline Nickmans
5 minutes
VILLAS Decoration Brussels Design Market
© DR

 

Encore un bon cru !

Depuis sa création en 2002, la qualité des créations exposées au Brussels Design Market a évolué pour offrir une sélection de plus en plus pointue. Les pièces originales sont identifiées par des antiquaires et spécialistes du design. Ce ne sont pas des copies d’ancien, même si chaque création a pu faire l’objet de plusieurs éditions successives. Si certaines pièces rares, signées et référencées dans des catalogues d’éditeur, sont destinées aux collectionneurs, d’autres « dans l’esprit de » sont proposés à des prix plus abordables. Certaines sont aussi restaurées, notamment les fauteuils dont les housses et le garnissage ont pu être endommagés par l’usage. La mixité entre des pièces d’exception et des meubles de designers inconnus, mais de belle facture, est donc toujours de rigueur. Les prix de vente vont moins de 30 € pour un joli presse-citron en bakélite à plusieurs milliers d’euros. Pas loin 7000 visiteurs ont déambulé dans les allées pavées… 

(www.designmarket.be)

 

Hommage aux années 1980

Sur le stand d’Olivier Biltereyst, exposant bruxellois, qui partage l’espace de sa galerie uccloise avec un libraire spécialisé en art et design, des pièces de Paolo Pallucco, un architecte et designer italien qui a émergé dans les années 1980. Il est connu pour avoir créé 100 chaises éditées seulement en 4 exemplaires, dont une chaise à 3 pieds. Un paravent aux lignes sobres de Garouste et Bonetti, imaginé pour Christian Lacroix tranche avec leurs œuvres néobaroques et leurs productions de la griffe En Attendant les Barbares aux côtés d’un luminaire de Gio Ponti, de la fin des années 1970. Une chaise éditée par Zeus, une création de Philippe Starck, design français phare des eighties mais aussi un lit de repos signé Lucas Meda offrant le confort de lattes souples en bambou… la sélection est remarquable. Jean-Claude Jacquemart (@jcjaquemart), célèbre antiquaire qui a démarré sa carrière au Sablon, maintenant installé près de la place Brugmann, présente du mobilier italien des années 1980, une lampe rare d’Artemide et un lampadaire en verre laiteux et fumé de Stilnovo. Tandis que la lampe Gravita, création Antonio Macchi Cassia chez Stilnovo en 1969 (aujourd’hui rééditée) voisine avec des bronzes et des sculptures. Les lignes des créations des années 1980 offrent un parfum de modernité qui fait écho au minimalisme d’aujourd’hui. 

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DR | Stand Olivier Biltereyst : Vivent les années 80 !

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DR | Lampe Gravita, création Antonio Macchi Cassia pour Stilnovo en 1969, chez Jean-Claude Jacquemart

Des pièces incontournables

Les pièces des années 1950/60 et 70 ont toujours le vent en poupe comme les sièges emblématiques de Pierre Paulin. En voici deux qui ont été dessinés pour les espaces publics de l’aéroport de Roissy. Ils voisinent avec des lampadaires anonymes en parchemin et cordes. On remarque une pièce de Gerrit Rietveld. Ce « Le Corbusier » version hollandaise avait décidé de publier l’intégralité de ses plans, avant sa mort. Les antiquaires avouent parcourir 4 à 5000 km par an pour dénicher des pièces vintage mais préfèrent souvent les vendre à des prix raisonnables, une fois restaurées, comme cette chaise longue P 40 d’Oswaldo Borsani (toujours éditée par Tecno). Cet exemplaire date de 1954/56, la première édition reconnaissable par les boutons pressoirs permettant de replier une partie de son assise. 

Sur le stand de Mobilier design 20 (@mobilierdesign20), venu de Besançon, toujours le design français signé Pierre Guariche, Pierre Paulin et leur travail axé sur le fonctionnalisme. Egalement quelques pièces insolites, comme un service d’assiettes signés Villeroy et Boch, daté des années 1980/90. Chez Modern Living, des canapés et sièges Togo re-houssés et une chaise longue Eames de la première édition, signée Herman Miller.  

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DR | Chaise longue P 40 d’ Oswaldo Borsani pour Tecno et fauteuils dessinés par Pierre Paulin.

 Une pluie de luminaires 

Chez Leonet Hoang, de belles appliques en laiton de Christophe Gevers et chez Funky Interiors plusieurs exemplaires de la fameuse Mante Religieuse, un lampadaire édité par la maison Rispal (aujourd’hui réédité) daté des années 1950. Comptez 3495 € pour ce type de pièce ancienne. L’élégance du piètement de ce modèle iconique et de son abat-jours plissé rivalise avec l’allure d’une paire de lampadaires danois signés Svend Aage Holm Sorensen, vendu 2295 €, l’un. Chez Polar Décor, des luminaires en noir et blanc comme la lampe Shogun créée aussi dans les années 1980. Au Brussels Design Market, certains exposants ne sont visibles que sur les foires spécialisées et appréciés pour les particularités de leur sélections souvent très personnelles comme celle de Frédéric Letaconnoux, venu des environs de Rouen. Sur le stand d’Un Cercle Rouge (www.uncerclerouge.fr), des lampes en pierre, véritables sculptures lumineuses d’Albert Torpos, qu’il mêle à des créations contemporaines, des gravures et des collages de l’artiste Soizic Menut. Dans un coin, des curieuses lampes en fibre de verre de l’artiste japonais Hajime Goto, figurant des coussins et réalisées dans les années 1980. Elles sont signées et datées grâce à une empreinte digitale de leur créateur.

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DR | Lampes dites Mante Religieuse et lampadaire danois de Svend Aage Holm Sorensen.

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DR | Stand Un Cercle Rouge.

Des pièces rares

Le plus grand espace a été attribué à la sélection de Céline Hellin qui participe à cet événement pour la 4ème fois. Sa pièce favorite est un cabinet en acier de Frank Robichet. Elle voisine avec une série de rares chaises de Tobia et Afra Scarpa, le modèle Africa, proposé à 7500 €, l’une !  Chez Leonet Hoang, une table ronde de Beppe Vida est encadrée par les sièges  SL 58 (réédités chez Bulo) signés Léon Stynen. Un livre va être publié sur son travail et une rétrospective est prévue en avril 2023 chez Sotheby’s. Tandis que l’on aperoit sur un autre stand rouannais, deux rares sièges en rotin de Dirk Jan Rol et Geneviève Abraham, pour Rouger.  

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DR | Cabinet en acier de Frank Robichet chez Céline Hellin.

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DR | Table ronde de Beppe Vida et sièges  SL 58 signés Léon Stynen chez Leonet Hoang.

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DR | Chaises Africa, création Tobia et Afra Scarpa chez Céline Hellin.

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DR | Sièges en rotin de Dirk Jan Rol et Geneviève Abraham pour Rouger.