Sommaire

L’Italie est à l’honneur !

Tout commence à la Renaissance et se poursuit au XVIIIème siècle ! Librement inspirés des tableaux de Canaletto, les imprimés évoquent la Cité des Doges, le Grand Canal et les visions oniriques de ce peintre, la verrerie de Murano. Une influence asiatique, en mémoire de grands marchands et explorateurs vénitiens, comme Marco Polo, est illustrée par des étoffes aux couleurs chatoyantes. Bicolore graphique, surlignée par un petit liseré sombre ou satinée et irrégulière, la rayure impose son esprit graphique. Toujours d’actualité, la large rayure vénitienne à l’italienne, chic et sophistiquée, se mêle à l’anglaise masculine ou sa version méditerranéenne, à la fois sophistiquée et décontractée. La bonne idée ? Les combiner en associant les couleurs. Du côté de la géométrie, les décors se font dansants avec des motifs abstraits entre le Bauhaus, l’héritage de l’Art déco et les formes inspirées de l’œuvre de Calder.

Rayure Ischia, Nobilis (nobilis.fr).

Collection Serenissima, Pierre Frey (pierrefrey.com)

Collection Soleil Levant, Pierre Frey (pierrefrey.com).

Le triomphe du velours

Qu’il soit uni, imprimé ou travaillé façon jacquard, la fantaisie s’exprime autour du velours, matière phare de l’automne-hiver 2023/24. Dans un esprit de nouveau boudoir, elle se glisse dans son univers intime et délicat. En luxueux tissage de viscose et coton, à la surface miroir, le velours offre un main et un toucher exceptionnel. Avec un effet de double densité et de variation dans les hauteurs du poil, il présente un subtil aspect vintage, faussement décousu. Sur tous les tons, il s’exprime, adoptant les motifs fleuris d’autrefois, les effets de peau de bête et de décors félins, tigre, léopard ou faon, tout en élégance et raffinement. L’usage de métiers à tisser anciens et l’approche semi-artisanale des techniques restituent le soyeux d’un pelage naturel. Rasé ou dévoré, le velours dessine des motifs de mousse. Côtelé et généreux, il se décline en deux épaisseurs. En velours de fil chenille, il revisite l’esprit de la tapisserie de Cluny. Dotés de contrastes mats et brillants, il revitalise des dessins classiques, dans un esprit plus contemporain.

Pouf recouvert de tissu Dada, Misia (misia-paris.com).

Velours Tiger, fauteuil Montana, design Léa Zeroil pour Nobilis (nobilis.fr).

Velours Faon, Nobilis (nobilis.fr).

Des tissages très élaborés

La saison privilégie la bouclette chaleureuse, qui se décline en 20 nuances. Elle s’associe au fil chenille pour accentuer l’esprit de confort douillet. Les tissages d’autrefois comme le jacquard Flamel ou l’Obsidienne satinée, originaires d’Italie, reviennent sur le devant de la scène. Le premier combine des fils de laine, coton, viscose naturelle et polyester pour dessiner des effets de trames interrompues régulières et irrégulières, façon rayures tissés, dans un savant dégradé de tons. La seconde offre une texture très résistance et une délicatesse dans ses teintes. La technique ancestrale de l’épinglé coupé refait surface pour enrichir le jacquard. Rassemblant pas moins de 26 couleurs de fils fins de coton mercerisés, doux et peignés, de viscose lourde et sophistiqué, il offre un tissage vibrant dessinant des zigzag très caractéristiques. Les fils flammés créent des reliefs bruts et naturels. Les damas, moires, brocarts et façonnés sont aussi revisités avec une libre combinaison de savoir-faire ancestraux et de procédés innovants, faisant de chaque pièce de tissu, une œuvre unique, dotée d’une vibration particulière. L’écologie s’immisce également dans les matières avec des polyesters recyclés, issus du recyclage de bouteilles d’eau minérale et d’emballages alimentaires.

Rideau en velours de coton et viscose, Sentier des Archives, coussin en épinglé de coton Moma Style (collection Place des Vosges), Misia (misia-paris.com).

Ecru pour toujours !

Autour des teintes puisant, dans la nature, leurs nuances et densités, la couleur écrue continue de napper nos intérieurs de son élégance incontournable. Les tissages jouent avec de subtils dégradés qui se dirigent vers les gris, les tons de beige, de nacre, ficelle, lin ou toile bise, coquille d’œuf ou sable, pour atténuer son éclat. Intemporel et sans saisonnalité, l’écru s’impose en s’associant avec toutes les autres teintes, en contraste, pour éclaircir les bruns chaleureux, mettre en relief le cuir ou jouer avec le noir et blanc. Du côté des voilages, qui accentuent les jeux de lumière, l’écru et les blancs d’hiver se déclinent en version texturée. Effets de papier, de plâtre et de lin, teintes diaphanes, lueurs ivoires, transparences et ombres portées, craquelures aux accents artisanaux, un esprit brut épuré se fait jour avec des tissus façonnés au Japon.